[img]http://www.yannminh.org/img/BandeauSiliconManiacs2-900.jpg[/img]

Bonjour,

Quatre escales Hebdomadaires du nooscaphe, les mercredis soir à 19h30 pour l'émission de Web radio de  Silicon Maniacs,  http://www.siliconmaniacs.org/category/culturegeek/ .

Quentin Bruet et Silicon Maniacs m'ont donné carte blanche pour animer quatre émissions d'une heure durant lesquelles j'endosserai mon avatar de NooConteur cyberpunk pour vous faire partager mes immersions cyberspatiales de noonaute au long cour.

À chacune de ces quatre émissions je conterai une anecdote, histoire, fantastique ou emblématique de notre cyberculture et de l'évolution de l'informatique. http://www.yannminh.org/french/IndNouvelles010.html

Les préquelles des Récifs.

Je raconterai aussi un épisode et la genèse de ma saga des Récifs. (Une anomalie virtuelle émergeant dans notre réalité).

http://www.yannminh.org/french/IndRomans.html

Mercredi 2 Mai

Adam et Eve contre les cyborgs

LA TEKNE

Usenet.  http://fr.wikipedia.org/wiki/Usenet

Réseau de forum créé en 1979. Un des premiers réseau du réseau des réseaux, avant le WEB de 1990. Accessible à l’origine via des logiciels spécifiques appelés NewsReader.

Les forum de Usenet sont les Newsgroup, et un des news group francophone emblématique, à la fois pour la qualité et la courtoisie de ses échanges à la fin des années 90 était Frasf, fr.rec.arts.sf  

alt.binaries

Usenet a été créé en 1979 par un groupe d'étudiants de Caroline du Nord : Tom Truscott, Jim Ellis, Denis Rockwell et Steve Daniel, de Dake, et Steve Bellovin, de Chapel Hill (UNC). Il est donc né après le courriel (1972) et après TCP/IP (1974), mais avant le DNS (1983) et bien avant le World Wide Web (1989). Le nom Usenet était une abréviation de UNIX User Network ; on le considère aujourd'hui comme un nom propre.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Usenet

Great Renaming, ou la cabale de la Dorsale. (Backbone cabale)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Great_Renaming

1987 le Grand Renommage, ou Great Renaming. Réorganisation des groupes de discussion (newsgroups) de Usenet.

La raison première d'une telle réorganisation provenait de la difficulté à maintenir une liste de l'ensemble des groupes existants.

Une autre cause est également invoquée. Les réseaux européens refusaient de payer le transfert de volumes importants de données à forte controverse, tels que celles diffusées au sein des groupes religieux et racistes. Il en résulta un besoin de catégoriser ces groupes de discussion ; ainsi il fut suggéré de créer une catégorie talk.* pour les groupes moins pupulaires auprès des réseaux européens.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Great_Renaming

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http://web.archive.org/web/20021012011241/http://www.vrx.net/usenet/history/rename.html

At some point, Net.Legend Brian Reid, a member of the Cabal decided he didn't like how things were going. So he John Gilmore and Gordon Moffett discussed the creation of an "Alternet" over dinner on May 7, 1987 at G.T's Sunset Barecue in Mount View California. An "alternative" distribution system was organized by this group that didn't use the "backbone" links. A new top-level hierarchy name "alt.*" was created for this distribution. In Henry Edward Hardy's history, Reid is quoted as saying:

John's home computer was "hoptoad"; my home computer was "mejac". We set up a link between us, and each of us set up a link to amdahl, and we vowed to pass all alt traffic to each other and to nurse the net along. In those days one sen t out numerous newgroup messages in the hopes that one would "take"; by the end of May the groups alt.test, alt.config, alt.drugs, and alt.gourmand were active. At the time I also managed "decwrl", so I quietly added "alt" to the list of groups that it carried.

Reid created the first alt.* group, alt.gourmand , because the Cabal wanted to put his recipe group under rec.food.* Gilmore objected the Cabal's dropping of net.flame and the refusal to create rec.drugs. (Moffett just wanted to help.) Alt.drugs was also been created around this time. (One of the big debates of the Great Renaming had been whether there should be a "drugs" newsgroup *anywhere,* This putative newsgroups was the example people used of a group that sysadmins would not be able to convince their bosses to support.)

Nearly a year later there was the rec/soc.sex debate This was the attempted creation of a sex group that caused alt.* to take off. There was a lot of sex-related traffic being carried in soc.singles at the time, so when Richard Sexton jokingly suggested a alt.sex and alt.rock-n-roll the afternoon of April 3, 1988. Reid sent the following to the Backbone Cabal when he did it:

That meant that the alt network now carried alt.sex and alt.drugs. It was therefore artistically necessary to create alt.rock-n-roll, which I have also done. I have no idea what sort of traffic it will carry. If the bizzarroids take it over I will rmgroup it or moderate it; otherwise I will let it be.

-taken from Henry Edward Hardy's Internet History.

http://web.archive.org/web/20021012011241/http://www.vrx.net/usenet/history/rename.html

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L'ensemble des articles postés sur Usenet n'a pas toujours été archivé. Cependant, de 1995 à2001, la société Deja.com (devenue DejaNews.com en 1997) effectua un tel travail d'archivage et mit à la disposition des internautes une plate-forme de recherche puis d'envoi d'articles. En décembre 2001, le moteur de recherche Google racheta DejaNews.com et sa base d'articles, puis ajouta une archive d'articles remontant jusqu'aux débuts de Usenet7. Ces archives sont incomplètes, mais néanmoins très fournies. Il est notamment possible d'y retrouver des messages historiques8, comme l'annonce du World Wide Web faite par Tim Berners-Lee dans news:alt.hypertext9 et l'annonce de Linux faite par Linus Torvalds dansnews:comp.os.minix10.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Usenet

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alt.binaries.bondage

http://en.wikipedia.org/wiki/Munch_(BDSM)

Munches started in the 1980s, prior to the widespread introduction of the web. At that time, meeting members of the BDSM scene was a bit more difficult, given the then-prevalent bias against BDSM and the resulting lack of places to meet those of the same interest. While organizations such as the Society of Janus and the BackDrop Club existed, there were few informal ways to meet others socially within the scene. The USENET group alt.sex.bondage was a common meeting ground on-line, as was a San Francisco-area email list then known as BABES (Bay Area Bondage Enthusiasts Society).

One of the alt.sex.bondage and BABES members, by the name of STella, organized a social meeting at Flames, a coffeehouse in Santa Clara, California. It was a quiet meeting in one corner of a family-oriented coffee house.

After that, an informal rotation of meeting sponsors and locations was instituted, with widely varying amounts of success. Not long afterward, STella suggested that a standard time and location be chosen, and selected Kirk's Steakburgers [1] at 361 S California Avenue in Palo Alto, as it had both great hamburgers and a spacious patio where attendees could meet in relative privacy. This was known as the "burger munch". (That Kirk's location was demolished around 2005, though a few other locations still exist.)

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Un des news group francophone emblématique, à la fois pour la qualité et la courtoisie de ses échanges à la fin des années 90 était Frasf, fr.rec.arts.sf  

Frasf, fr.rec.arts.sf  

C’est lors d’échanges dans ce forum, que je vais inventer le néologisme de Noonaute en Novembre 1998.

https://groups.google.com/d/msg/fr.rec.arts.sf/gQjwScOAQSk/oxqFBnS3Q0kJ

Parmis les contributeurs de ce forum, il y avait Nathalie Labrousse, prof de philo à Nantes qui faisait de la vulgarisation philosophique à la demande.

C’est ainsi qu’elle nous expliqua ce qu’étaient les 5 méthodes cognitives utilisées par les Grecs, et dont la “science” n’était qu’à ses balbutiements, pour comprendre ce qu’était le réel

d'après Aristote (Ethique à Nicomaque, livre 6, Métaphysique) :

(1) la techne

(2) l'episteme

(3) la phronesis

(4) la sophia

(5) le Noùs

.../...

   (1) la techne : elle est en jeu dès qu'il s'agit de conduire qqch du

non-être à l'être, quand il s'agit d'objets où on rencontre de la

matière, de la résistance, de l'indéterminé. C'est la faculté de

l'artisan, qui lui permet de parvenir à une certaine connaissance

empirique et de s'en servir pour produire des objets corruptibles, en

accompagnant l'ensemble du processus. C'est donc aussi l'attention aux

choses, le souci, la présence de l'esprit à ce qu'il fait. La politique,

la médecine, sont de l'ordre de la techne.

       (2) l'episteme : on la traduit généralement par le mot "science"

(l'épistémologie, c'est la philosophie des sciences), mais en fait, le

terme de "science" pourrait être appliqué aux cinq facultés. Il s'agit

en fait de l'étude des êtres stables, des objets incorruptibles. La

différence avec la techne est que l'esprit n'y produit pas son objet,

mais le reçoit du monde extérieur. C'est la pensée théorétique,

l'aptitude de l'esprit à se laisser imprégner par un objet extérieur.

       (3) la phronesis : on traduit généralement par "prudence", mais c'est

quelque chose d'extrêmement complexe. On pourrait dire que c'est

l'aptitude à garder la ligne droite même dans les détours nécessaires,

c'est-à-dire à ne pas sortir de la rectitude logique, que ce soit dans

une décision, dans un jugement, ou dans un acte. C'est donc la faculté

du but, qui permet de rester en vue de l'objectif, de ne pas se laisser

déjouer par les sollicitations du désir, de l'opinion, de l'illusion,

etc. C'est donc à la fois la volonté (l'aptitude à se maitriser et à

rester stable dans la décision) et la méthode (meta-hode : le chemin qui

permet d'aller plus haut - la métaphore du chemin est omniprésente dans

l'antiquité).

       (4) la sophia : on traduit généralement par sagesse. C'est

l'articulation du savoir et du faire, de l'episteme et de la techne, la

manière de ne pas rencontrer de conflits entre ce que nous apprend la

théorie et ce que la pratique exige de nous. Le "sophos", c'est celui

qui vit comme il pense, qui voit les conséquences les plus lointaines du

plus petit acte et agit en conséquence.

       (5) le Noùs (on y arrive) : c'est à la fois la faculté supérieure de

l'âme et l'aptitude spirituelle la plus élevée, celle qui explique

comment on peut parvenir aux autres. Anaxagore disait que "c'est le Noùs

qui conduit tout". C'est ce qui nous permet de prendre le bon

commencement, de dégager les principes, d'intuitionner une forme

universelle derrière la diversité des choses singulières (Aristote) ou

de saisir intuitivement l'Idée d'une chose (Platon). Bref, c'est

l'aptitude à saisir ce qui, dans un objet, ne se donne pas directement à

nous, dans la sensation ou l'expérience commune. Alors que la doxa

(l'opinion) juge les choses selon leur apparence sensible, le Noùs les

juge selon ce qui n'apparaît pas : la forme, l'essence, l'universalité,

le principe, la finalité.

       Comme on peut le voir, le Noùs n'est pas l'esprit au sens moderne du

terme, mais plutôt ce qui constitue la faculté la plus haute de l'esprit

dans une conception contemplative de la science. En fait, il est

quasiment impossible de transcrire en langage commun la conception

grecque de l'esprit humain. Comme on le disait dans un autre thread, la

conception du monde a changé, la sensibilité aussi.

Nathalie Labrousse sur Frasf, le 29/10/199

https://groups.google.com/d/msg/fr.rec.arts.sf/m4SWxJSaUUE/kgi5S1rgQVAJ

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Les contes de la Noosphère. Les légendes informatiques

Le sauvetage

http://www.yannminh.org/french/TxtNovLegendInfo130.html

https://groups.google.com/d/msg/fr.rec.arts.sf/345M-kVZLiU/BZb6lEHSe-AJ

Cela se passe dans le port de pêche de Lorient en Bretagne, au début des années 80. Lorsque la marée descend, les lamaneurs, chargés de veiller à l'amarrage des navires, doivent relâcher les bouts qui retiennent les bâtiments aux quais. Malheureusement un grand chalutier pour la pêche hauturière avait été oublié. La pauvre nef, prisonnière des filins trop serrés, s'était couchée, et avait embarqué suffisamment d'eau pour couler sur place. Comme résistant désespérément à son triste destin, l'énorme masse d'acier à moitié engloutie, restait accrochée aux amarres tendues à se rompre. Toute la population du port, dockers, marins, mareyeurs et armateurs, contemplait ce naufrage dérisoire à distance respectueuse, car dans une brutale contorsion serpentine, les câbles rompus risquaient de décapiter le téméraire. Les liens résistèrent et l'agonie du vaisseau s'éternisa dans une attente qui semblait ne jamais devoir finir.

Un pompier se porta volontaire. Il tronçonna les filins meurtriers et s'en tira sain et sauf. Libéré de ses entraves, le chalutier sombra, ne laissant émerger que le sommet de ses superstructures, symboles funestes en ce lieu, que les marins regagnant le port feignaient ne pas voir.

Quelques jours passèrent, le temps d'amener les puissantes grues qui extirperaient l'épave de son sépulcre marin.

L'anecdote informatique commence avec l'entrée en scène de l'assurance. En effet la valeur des équipements de passerelle est loin d'être négligeable, et les assureurs tenaient à ce que tout soit fait pour sauver le maximum d'électronique embarquée. Tant que le bâtiment était submergé, le matériel restait intact. Mais dés qu'il retrouverait l'air libre, l'oxydation provoquée par le sel allait ravager les composants.

Une stratégie spectaculaire fut mise en place pour sauver les milliers de petites puces prisonnières de la passerelle engloutie, chaque minute allait compter. Les pompiers, leurs réservoirs remplis d'eau douce, se préparèrent à asperger l'épave dés sa sortie des flots. De grands bacs remplis de fréon liquide furent installés sur le quai. Et les grues commencèrent à tracter lentement l'énorme carcasse hors des profondeurs. Armés de leurs outils les techniciens en maillot de bain, sautèrent sur les bordages à peine émergés, et se ruèrent vers la passerelle sous le jet puissant des lances à incendie. Rapidement, mais sans précipitation, ils arrachèrent les radars, les compas,les radios, les sonars et autres instruments de leurs logements, pour les lancer à leurs comparses postés le long du quai. Ceux-ci démontèrent les appareils dans les bacs de fréon, et, à l'aide de gros pinceaux frottèrent les cartes pour les débarrasser des résidus d'eau salée.

Ils réussirent à sauver le tiers des équipements. L'électronique arrachée du naufrage pu reprendre sa petite vie électrique, et les techniciens gardèrent de ces journées une belle histoire à raconter à leurs petits enfants de l'ère informatique.

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Les contes de la NooSphère

Les légendes informatiques

Le bug de l’hexapode  9/4/1999

http://www.yannminh.org/french/TxtNovLegendInfo200.html

https://groups.google.com/d/msg/fr.rec.arts.sf/345M-kVZLiU/zZ2Cft302TgJ

Les robots sont déjà vivants...j'en suis sur, j'en ai vu un qui a fondu les plombs d'une façon trop humaine pour être honnête.

C'était le 30 novembre 1995, je réalisais un documentaire sur l'histoire des Robots pour la Cinquième : "Sous le règne d'Héphaïstos". Nos pérégrinations à travers le territoire, en quête de créatures artificielles, nous avaient menées au Laboratoire de Robotique de Paris.

L'accueil de notre équipe de tournage fut chaleureux, et les chercheurs avaient fait un énorme effort pour rendre opérationnels leurs prototypes. Il faut savoir qu'en général, dans les laboratoires de recherche, les robots sont rarement en activité. Ils ne fonctionnent que très épisodiquement à des dates indéterminées. La plupart du temps ils sont démontés ou en cours d'élaboration. Mais exceptionnellement, et afin de satisfaire ma frénésie iconophage, l'ensemble des scientifiques avaient rendu leurs assemblages siliconés provisoirement opérationnels.

Je n'avais qu'une journée de tournage, et devant l'incroyable profusion du bestiaire Asimovien qu'ils me proposaient, j'angoissais de n'avoir pas le temps de filmer tous ces futurs ancêtres de R.Daneel.

La plupart des recherches sont souvent trop arides pour les néophytes avides de spectaculaire, et, ne dérogeant pas à la règle, je me limitai à ce que les chercheurs appelaient, par dérision un peu jalouse, des robots "Sexys". Ce terme désigne cette catégorie de robots, dont les formes ou les fonctionnalités séduisent plus particulièrement les amateurs ou les média, et, en matière de "robots sexy" j'étais comblé. Je n'avais que l'embarras du choix.

Après avoir filmé les stars du laboratoire, comme le monopode sauteur, les assemblages de Legos organisés en intelligence collective, la roue à patte, les nanochenilles virtuelles, et les transdockers à réseaux neuromimétiques, je m'étais réservé pour la fin, un petit robot hexapode développé par IS Robotics, une société américaine indirectement liée au MIT, et dont le nom fait évidemment référence à l'US Robotics d'Isaac Asimov. C'était d'ailleurs un des premiers robots marcheurs fabriqués industriellement et commercialisés dans le monde pour la somme non négligeable de 30 000Frs.

Long d'à peu près cinquante centimètres, ce robot à six pattes était équipé de capteurs de proximité lui permettant d'appréhender son environnement et de contourner les obstacles. Programmable, il servait de base de travail pour les recherches en intelligence collective.

Un jeune doctorant, avait préparé l'engin, et, une fois nos caméras et nos lumières réglées, il alluma le petit monstre.

Pattes écartées, le gros insecte mécanique reposait immobile sur le ventre au centre de l'arène lumineuse. Déjà je fus surpris par la façon presque organique, dont il "prit conscience". Après un instant de latence qui nous parut interminable, les mécanismes de locomotion eurent un petit frémissement annonciateur. Les pattes furent agitées d'infimes soubresauts spasmodiques. Des diodes alignées sur les cotés clignotèrent en rythme quelques fractions de seconde puis s'éteignirent. Comme un dormeur alerté sortant brutalement du sommeil, le robot se dressa sur ses six pattes avec un claquement sec. Pendant quelques secondes, l'espèce de langouste mécanique aux antennes frémissantes, sembla nous observer de son oculaire cyclopéen . Enfin, avec une apparente prudence, il avança une première patte, presque hésitante, et, dans un bourdonnement frénétique de moteurs électriques, les autres membres entamèrent une étrange reptation, qui tenait à la fois du lézard et de l'araignée. L'impression de vie était telle que toute l'équipe ne quittait plus des yeux cette étrange bestiole s'avançant lourdement devant la caméra.

Avant de l'activer, le doctorant avait posé un cube de bois sur son parcours. Témoins lumineux du bon fonctionnement des capteurs, les diodes alignées le long du corps, s'allumaient les unes après les autres, au fur et à mesure que l'hexapode approchait de l'obstacle . Lorsque sa première antenne effleura le cube, le robot s'arrêta, et, dans un mouvement d'articulation complexe, entama le contournement du bloc.

Je donnai l'ordre au cadreur de suivre la progression du robot vers le fond du laboratoire, et je demandai au doctorant de remettre un obstacle sur son parcours pour répéter l'opération.

C'est à ce moment que la chose étonnante arriva. Le doctorant posa le cube juste devant l'hexapode. À une distance trop courte pour que les capteurs aient pu anticiper la présence d'un obstacle. L'objet à peine posé dans son champ de perception, les rangées de diodes se mirent soudainement à clignoter de façon anarchique. L'hexapode interrompit sa marche. Après un instant de ce qui ressemblait à de la perplexité et comme pris d'une subite crise de tétanie, Le robot écarta simultanément ses six pattes pour s'effondrer paralysé, les membres tremblotants.

Sa réaction avait une telle apparence de vie, que stupéfaits, nous sommes tous, doctorant y compris, parti d'un éclat de rire général.

Mettez vous à la place du pauvre hexapode... à peine réveillé, vous marchez tranquillement sur une place dégagée jusqu'à l'horizon, et soudain un énorme cube, surgi de nulle part, apparaît juste devant vous... il y a de quoi perdre pied, non ? Même quand on en a six.

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La résistance à la modernité :

25 ans de retard sur le monde en matière de développement de nouvelles technologies.

Février 2001, reportages pour l’exposition Electralis à la Brown University, avec la muséographe Dominique Negel, et le chercheur Paul Kahn.

http://www.lalibre.be/societe/voyage/article/12458/electralis-un-voyage-au-coeur-des-technologies.html

http://www.lalibre.be/actu/gazette-de-liege/article/24484/electralis-exporte.html

Brown University

http://www.brown.edu/

The Cave

http://graphics.cs.brown.edu/research/cave/home.html

http://graphics.cs.brown.edu/research/sciviz/cavepainting/cavepainting.html

http://www-users.cs.umn.edu/~keefe/dfk_iweb/Home.html

Sols mouvants robotisés

http://youtu.be/rYsvB2y2Ero

MIT

John Maeda  http://en.wikipedia.org/wiki/John_Maeda

http://web.mit.edu/

3) Adam et Eve contre les cyborgs

La défiance vis à vis de la pensée cybernétique

Occultation de la cybernétique  

Cybernétique et société 1955 (http://fliiby.com/file/895943/stofxgqash.html)

http://www.cndp.fr/savoirscdi/index.php?id=430

(Guy Lacroix)

Oubli de la cybernétique

Dans son article, Guy Lacroix souligne un « curieux phénomène d’amnésie collective » portant sur les années 1940 à 1955, dont les débats d’une extraordinaire richesse intellectuelle ont été gommés de la mémoire collective. Il explique pourquoi la cybernétique a fait partie de ce gommage à cause du caractère dérangeant de la pensée de Wiener posant (parfois maladroitement) un certain nombre de questions auxquelles nos sociétés n’ont aucune envie de répondre. « A partir de là, précise-t-il l’informatique s’est développée dans une ignorance croissante de ses sources ». [6]

LACROIX, Guy. « Cybernétique et société : Norbert Wiener ou les déboires d’une pensée subversive ».Revue Terminal, 1993, n°61

http://www.revue-terminal.org/www/articles/61/identitespouvoirslacroix.html

"transférer sa responsabilité à une machine, qu'elle soit ou non capable d'apprendre, c'est lancer sa responsabilité au vent pour la voir revenir portée par la tempête" (13).” Norbert Wiener.

TOTALITARISME CATHOLIQUE

Il considère que l'église catholique est le prototype de l'organisation totalitaire et il se méfie de l'affirmation institutionnalisée de la foi, parce qu'elle est un redoutable mécanisme d'exclusion et d'asservissement de l'autre, mais il reconnaît que la science repose en définitive sur un acte de foi. Il attribue aux machines des capacités intellectuelles de décision, mais il pense qu'il ne faut surtout pas faire confiance à ces machines pour décider à la place de l'homme. Enfin, il est un promoteur de l'automation, qu'il estime inévitable, mais il affirme que celle-ci aboutira à une catastrophe sociale si elle est confiée aux seules lois du marché. Surtout, il a l'audace de critiquer, de l'intérieur, les deux vaches sacrées de notre monde moderne, la science et la technique, dont il relativise les prétentions en rappelant le savant et l'ingénieur à leurs responsabilités sociales.  Guy Lacroix dans Norbert Wiener ou les déboires d’une pensée subversive

L’IDENTITÉ FLAMME

La métaphore de l'identité-flamme va nuancer cette affirmation. Elle arrive après un long développement, comme une sorte de conclusion provisoire qui manifeste une impossibilité de définition plus précise avant que Wiener ne revienne à son idée d'identité-message. Wiener, qui s'est toujours passionné pour la psychopathologie, s'appuie sur l'exhumation des travaux du Dr. Morton Prince qui a étudié de manière approfondie, une trentaine d'année auparavant, un cas de dédoublement de la personnalité (23) (ce qu'on appellerait aujourd'hui une identité multiple), Il utilise ce cas pour refuser la conception d'une identité homogène, telle celle de l'âme chrétienne ou bouddhique, ou les monades de Leibniz. Bien entendu il nous aura fourni entre temps une hypothèse en terme de machine de la bifurcation possible entre deux identités à partir d'une identité commune. Mais avec l'image de la vivacité insaisissable de la flamme passe le soupçon des limites éventuelles de la notion d'information, au moins telle que Wiener et la cybernétique la conçoivent à l'époque. Guy Lacroix dans Norbert Wiener ou les déboires d’une pensée subversive

Au commencement était le Verbe.

http://expositions.bnf.fr/parole/pedago/images/affiches/5.pdf

http://fr.wikipedia.org/wiki/Prologue_de_l'%C3%A9vangile_selon_Jean

Traduction du Prologue de l'évangile selon Jean par Louis Segond1 :

  1. Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.
  2. Elle était au commencement avec Dieu.
  3. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle.
  4. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes.
  5. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.

Traduction du Prologue de l'évangile selon Jean par Augustin Crampon2 (rédaction: 1864; édition: 1894):

  1. Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu.
  2. Il était au commencement en Dieu.
  3. Tout par lui a été fait, et sans lui n’a été fait rien de ce qui existe.
  4. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes,
  5. Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.